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L'apostilleur

Ne pas rire (se moquer), ne pas déplorer, ne pas détester mais comprendre (Spinoza)

ARTE fait encore tribune à des juifs "pas très catholiques".

 

 

Avec un autre documentaire « Le Pape PIE XII face à la shoah », ARTE ressasse la question du silence du Pape détournée en coupable complaisance avec Hitler. En ouverture comme pour accréditer ce qui suivra, il est rappelé que le Pape François a ouvert les archives du Vatican permettant aux historiens d’investiguer sur cette question qui taraude encore certains juifs avec un héritage antichrétien. Il aurait été utile de rappeler le commentaire du Pape qui accompagnait sa décision « L’Eglise n’a pas peur de l’Histoire ». Les archives du Vatican sont dites apostoliques (du Saint-Siège) et non secrètes ce qu’a démontré le Pape François en les ouvrant en 2020 aux historiens et dont on attend toujours depuis, la démonstration de l’antisémitisme de PIE XII. Ne pas avoir d'aménité pour une communauté qui insultait Jésus et la Vierge Marie (4 -1/4), ne relève pas pour autant d'antisémitisme. 

La présentation des 52 mn commence avec ces quelques mots « Depuis les années 1960, notamment avec la pièce de théâtre "Le Vicaire" qui l’accuse d’indifférence face à la persécution des juifs et la Shoah, le pape Pie XII est régulièrement mis en cause (par des juifs irascibles ou affidés) pour avoir gardé tout au long de la Seconde Guerre mondiale un silence absolu face aux crimes du nazisme. »  Ils ont pourtant été contredits par des coreligionnaires renommés et honnêtes sur ce point comme Ben Gourion, Golda Meir … (3).

ARTE n’en est pas à son coup d’essai. Rappel.

Le soir de la manifestation contre l’antisémitisme ARTE rediffusait « Amen » une diatribe contre PIE XII (3) produit par Berel Langman (Claude Berri). Il y avait eu aussi la discutable tétralogie « histoire de l’antisémitisme » de Jonathan Yahoun et Judith Cohen-Solal en 2022, diffusée par la chaîne de BHL (2) une tribune partisane aux accents anticatholiques prononcés (1). Ici en se référant à la scandaleuse pièce de théâtre « Le vicaire », ARTE piétine les excuses de l’Allemagne d’Helmut Kohl au Vatican à propos de cette pièce.

Que nous apprend le documentaire « Le pape Pie XII face à la Shoah » ?

Pas même une histoire antichrétienne déjà servie par la chaîne avec d'autres productions semblables, par des juifs partisans qui dissimulent leurs contributions aux causes de l’antisémitisme (4).

On se limitera ici à quelques commentaires que chacun pourra compléter au gré du visionnage du documentaire d’ARTE. Comme pour justifier l'objectif, on y parle « d’archives secrètes du Vatican » en précisant à propos de la visite de Philippe de Hesse émissaire d’Hitler, que " personne ne devra jamais être informé de ces entretiens…" De cette entrevue révélée, le commentaire et ses sous-entendus ne démontrent en rien une responsabilité de PIE XII.

Ne pouvant nier la persécution en grand nombre des catholiques en Allemagne avec leurs ecclésiastiques envoyés dans les camps de concentration pour leur opposition au nazisme, le documentaire sournois laisse entendre que c’est pour éviter le scandale des comportements pédophiles de quelques prêtres que PIE XII aurait accepté le silence. Pour étayer ces aspects les intervenant David I. Kertzer fils de rabbin auteur de « The Popes against the Jews : the Vatican's role in the rise of modern anti-semitism (2001) », et Klaus Külwein parleront de cet évident « problème moral tout comme aujourd’hui (5) ». Un mal qui n’a pas épargné les rabbins mais passé sous silence par les accusateurs.

Le dossier à charge a dû être jugé un peu maigre alors Kertzer accusera PIE XII de silence devant les massacres des catholiques et juifs polonais en 1939. On pourra donc en déduire que, dès lors que ce « silence » concernait aussi les catholiques, il ne pouvait pas être une manifestation de cet antisémitisme recherché, mais le révélateur d’une situation comprise par Serge Klarsfed comme on le verra plus loin. A bout d’arguments, Külwein reprochera au Pape de ne pas avoir cité le nom d’Hitler lors de ses interventions publiques quand il dénonçait la dramatique intervention allemande en Pologne.  

Le documentaire va jusqu’à faire dire à Pie XII que « ... c’est grâce au führer qu’il y a encore une église en Europe... », et laisse en déduire une allégeance du pontife plutôt qu'un anticommunisme que PIE XII et Hitler partageaient comme l’Occident tout entier. Les menaces d’Hitler à l’encontre du Vatican étaient explicites et rendaient impossible une opposition frontale. Bien conscient de cette impasse Serge Klarsfeld dira « …ni la Croix-Rouge, ni la Suisse ni le Pape ne pouvait faire plus pour les juifs… on n'a entendu ni Churchill, ni Roosevelt, ni de Gaulle parler des juifs après la rafle du vel’ d'hiv … Il est certain que l'histoire rendra justice à Pie XII ». ARTE s’obstine à ne pas vouloir l’entendre.

Paradoxalement Kertzer s’oblige à reconnaître « ... qu’il est exact que Pie XII craignait vraiment que l’église catholique soit persécutée et souffre s’il critiquait le régime nazi… » Le documentaire reproche à PIE XII de ne pas intervenir pour dénoncer le sort des juifs quand le congrès juif mondial n’alertera les Etats-Unis incrédules que plus tard encore. Ils enverront un diplomate au Vatican pour obtenir des informations. Le Pape avec son réseau d’églises aurait été mieux informés que le congrès juif mondial et les autres pays (américains, britanniques, soviétiques et huit autres pays). N'était-ce pas plutôt une manœuvre diplomatique pour reporter sur un Vatican maillon faible de cette histoire, la responsabilité de la dénonciation des persécutions de juifs par ces nazis et ainsi, orienter sur le Vatican les foudres hitlérienne ? La diplomatie vaticane évitera de jouer le rôle qu’escomptaient les Etats unis et répondra que le Saint-Siège vérifiera ces informations.

Le documentaire reproche encore au Pape de ne pas demander à ses évêques allemands d'intervenir. Avec quelle armée ?? Pour Pie XII s’opposer à Mussolini et Hitler sans aucun moyen autre qu’un sermon pour condamner les exactions contre les juifs revenait à en ajouter de nouvelles contre les catholiques. Le discours de Noël 1942 a été critiqué parce que pas assez explicite, malgré les déclarations allusives de PIE XII et que le documentaire a ignorées ; « ... l'Eglise se renierait elle-même, elle cesserait d'être mère si elle demeurait sourde au cri d'angoisse que ses enfants de toutes les classes de l'humanité font monter à ses oreilles… De ces peuples, Nous connaissons … aussi leurs angoisses et leurs douleurs, et à tous, sans aucune exception, en ces heures d'inexprimables épreuves et conflits, Nous Nous sentons attaché par les liens d'un amour profond, impartial, indéfectible et par l'immense désir de leur apporter tous les soulagements, tous les secours qui, de quelque manière, sont en Notre pouvoir…  Aujourd'hui plus que jamais sonne l'heure de la réparation, l'heure de secouer la conscience du monde… d'autant plus qu'à cette heure de faillite matérielle et morale ».

Un chapitre qui serait trop long à reproduire ici est dédié aux « CONSIDÉRATIONS SUR LA GUERRE MONDIALE ET SUR LE RENOUVELLEMENT DE LA SOCIÉTÉTout ce qui … a éclaté dès le déchaînement de la guerre en une lamentable série d'actes en opposition avec l'esprit humain et l'esprit chrétien. Les conventions internationales, dont l'objet était de rendre la guerre moins inhumaine en la limitant aux combattants, de déterminer les lois de l'occupation et de la captivité des vaincus, sont, en maints endroits, restées lettre morte … l'humanité le doit aux centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive »

A propos des juifs de Rome.

Le documentaire montre les suppliques de juifs cachés dans Rome adressées à PIE XII qui « … craignent d’être déplacés et en appelle à sa miséricorde... » et fait répondre au Pape « Nous faisons ce que nous pouvons ». Il est reproché au Pape de « ne pas s’être interposé à la gare de Rome pour négocier avec le commando SS et éviter le transfert de 1020 personnes … en s’opposant physiquement sur la voie au départ du train ». Une redite du grand-rabbin de Rome Riccardo Di Segni (03/2020) pour qui « … Il est clair qu’il n’y a eu aucune volonté d’arrêter le train du 16 octobre 1943, qui déporta plus de 1 023 Juifs du ghetto de Rome vers Auschwitz et que le Vatican ne venait en aide qu’aux personnes d’origine juive baptisées. » Un mensonge scandaleux colporté par ces anticatholiques contredit par une vérité révélée par des juifs honnêtes. Serge Klarsfeld déclarera « Il n'y a aucune raison pour que Pie XII ne devienne pas saint ». L’américain Gary Krupp président de la fondation « Pave the way » à New York  présentera les résultats de sept années d’enquêtes en France et à la Yeshiva University de New York où Noah Greenfield dira « … Pie XII fut un exemple lumineux d’humanité, de foi et de courage »

Conférence - Débat : Pie XII et les juifs

 

Le Monde des religions (31/08/2022) racontera une autre histoire lors d’une exposition au mémorial de la shoah ; « A la lumière d’une historiographie renouvelée, en partie grâce à l’ouverture du fonds d’archives du Vatican, le Mémorial raconte d’abord la résistance chrétienne telle qu’elle s’est réellement mise en œuvre : du secret des établissements qui ont recueilli et caché des enfants juifs… »

Avec un dernier témoignage, il est permis de lever le voile sur un objectif rabbinique fourbe (*) autre que la simple salissure d’un Pape. Le grand-rabbin de Rome Israël Zoller (qui se convertira au christianisme et s’appellera dorénavant Eugenio Pio Zolli) était proche de PIE XII et témoin de son implication dans le sauvetage des juifs. Sergio Minerbi ancien ambassadeur d’Israël à Bruxelles voulait taire son éloquente conversion et son témoignage qui allait à l’encontre des accusations contre PIE XII et dira « (*) Ressusciter Zolli, c’est montrer aux juifs la voie directe de la conversion », une angoisse juive ancienne dite aussi par BHL à propos de sa sœur convertie au catholicisme.

Pour contredire les dénégations de ces irascibles anticatholiques on prendra le témoignage parmi d’autres sources plus complètes, de la communauté juive de radio J (09/2023) : « Des chercheurs ont découvert de nouveaux documents qui corroborent les informations selon lesquelles des couvents et monastères catholiques de Rome auraient abrité des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, fournissant les noms d'au moins 3 200 Juifs dont l'identité a été corroborée par la communauté juive de la ville... Des chercheurs de l'Institut biblique pontifical du Vatican, de l'institut de recherche Yad Vashem sur la Shoah et de la communauté juive de Rome ont publié leurs résultats lors d'un atelier universitaire organisé au Musée de la Shoah, qui fait partie de la principale synagogue de Rome… »  

Ceux qui voudront compléter leurs connaissances avec ce documentaire qui distille un anticatholicisme auquel ARTE nous a habitué, poursuivront avec l’écoute des calomnies de ceux qui semblent avoir leur rond de serviette chez ARTE. Ceux qui attendent des révélations sorties des archives vaticanes à charge contre PIE XII ou l’avis argumenté d’historiens qui les auraient épluchées, ou les éloges de PIE XII par Golda Meir, Ben Gourion, Einstein, Pinhas Lapid consul d'Israël à Milan, Klarsfeld (3) seront déçus.

Ce documentaire trompeur voudrait raconter une fois de plus un antijudaïsme des catholiques avec l’aide des archives du Vatican. On regrettera qu’aucune mention ne soit faite de l’anticatholicisme obsessionnel de certains juifs (4). Les sermons dans les églises n’étaient pas du goût des intervenants, auraient ils voulu qu’ils soient écrits par des rabbins ?

Rien non plus dans le documentaire à propos de manifestations antinazis attendues de la part d’une communauté juive trop absente, le Jewish Labor Commitee américain avec ses conflits internes (de classe, idéologique, d’origine...) a pourtant été critiqué pour ne pas avoir su défendre haut et fort ses six millions de coreligionnaires. Aujourd’hui leurs descendants préfèrent les discours acrimonieux sur PIE XII plutôt qu’une introspection peu flatteuse de ce passé sans courage.

Ces suppôts anticatholiques devraient savoir que les temps ne sont pas propices à masquer les fautes consternantes du moment par l’état juif avec une posture victimaire. En attendant la grande confession à yom kippour, un vidouy hagabol pourraient aider à leur contrition et faire techouva.

Téchouva = repentance

Pourtant en Israël et en France, on a vu des juifs s’élever courageusement contre les postures de leurs compatriotes extrémistes et bornés. Souhaitons qu’ils puissent persévérer jusqu’à devenir majoritaires, en France aussi.  

En 1969 alors qu’il déposait une loi contre le racisme et l’antisémitisme, le député Chambrun membre d'honneur du MRAP regrettait déjà « … une trop grande exposition inutile de la victimisation des juifs. » Il savait que certaines plaies ne se referment qu’avec l’oubli.

 

PS: Quand les auteurs du documentaire reprochaient au Pape Pie XII de ne pas dénoncer nommément l'auteur du génocide, ils ne savaient pas que le Pape François n'hésiterait pas lui a viser Israël dans son livre qui parle de « génocide » à Gaza ; « D’après certains experts, ce qui se passe à Gaza a les caractéristiques d’un génocide. Il conviendrait d’étudier cela attentivement afin de déterminer si (la situation) correspond à la définition technique formulée par les juristes et les organismes internationaux ».

Pas sur qu'ils s'attendaient à ce qu'un Pape suive leurs recommandations.

 

 

 

(1) Une « histoire de l’antisémitisme » qui ne dit pas tout... - L'apostilleur (over-blog.com)

(2) Bernard-Henri LEVY est président du conseil de surveillance d’ARTE.

(2) ARTE pointe les chrétiens après la marche contre l’antisémitisme, une erreur peut-être - L'apostilleur (over-blog.com)

(3) PIE XII « pape d'Hitler », rempart anticommuniste ou tête de turc de l’antichristianisme ? - L'apostilleur

(4) 1/4 Aux sources juives de l’antisémitisme (cause et effets - Luther – un poncif) - L'apostilleur (over-blog.com)

(5) Le documentaire en profite pour faire le lien avec les scandales sexuels de prêtres encore aujourd’hui, ce qui n’a dès lors plus rien à voir avec PIE XII ni avec les affaires Weinstein, Strauss-Kahn, Miller … ou les violences sexuelles des rabbins français ou allemand comme Reuven Yaacobov.

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