27 Octobre 2020
Surfant sur une carrière remarquable, cette personnalité appelée par les sirènes de la réussite a cédé aux propositions dorées des grosses entreprises italiennes que sont les clubs de foot. Si sa carrière fut fructueuse, Lilian Thuram ne nous a pas dit alors, à quel prix pour lui. Certains supporters transalpins auraient manifestement préféré d’autres joueurs et l’ont égratigné par leurs manifestations racistes dans les stades.
Il ne semble pas être revenu en France indemne.
Reconverti dans la « vie civile » avec sa « Fondation Lilian Thuram-Éducation » contre le racisme, il panse les stigmates des tifosi et tente de les soigner de nombreuses manières, avec ses fréquentes fréquentations des studios et autres interventions médiatiques pour ce motif. Livres et promotions de sujets filmés complètent son engagement.
Si sa cause ne trouvera pas d’opposants sérieux de notre côté de la frontière, son antiracisme peut néanmoins être regardé avec discernement si l’on en juge par une histoire révélatrice d’un sentiment (enfoui ?) dans sa réponse à l’histoire qui suit.
Dans un club de foot en Italie, Thuram racontait l’intervention de son entraîneur qui lui demandait « pourquoi il était toujours à la table des joueurs noirs et pas à celle des blancs », une sorte de reproche à ne pas se rapprocher assez des autres. Il lui répondit alors « qu’il devrait aller à la table des blancs pour poser sa question ».
Si nous n’étions pas dans les vestiaires pour juger d’un éventuel racisme ambiant entre les joueurs difficilement compatible avec l’esprit d’équipe attendu, on retiendra de sa réponse que même si des joueurs manifestaient des distances, il n’était pas enclin non plus à se rapprocher d’eux. Avec cette réponse il révèle admettre pour lui ce qu’il reproche à d’autres. Vivre « à côté », est une facette communautariste. On aurait préféré qu’il soit dans la vie comme sur les terrains, au-dessus d’une ségrégation dont il nous raconte par-là être aussi le co-artisan. Ouvrier alors de sa cause, ne se serait-il pas grandi à entendre son coach ?
Le sous-titre de son livre « On ne naît pas blanc on le devient » ne nous rassure pas non plus quant à son état d’esprit. Pense-t-il que la couleur de peau influe sur la capacité des individus à développer un racisme ? Serait-il propre à ceux « devenus blancs » ? Si son expérience italienne fut probablement difficile, de retour dans son pays il aurait dû se rappeler que le racisme est en voie d’extinction depuis longtemps.
Si certains d’origine africaine défrayent régulièrement les chroniques en France, on retiendra là l’effet d’un communautarisme empreint d’arrogance parfois à l’égard des lois et des mœurs. Les « artistes » rappeurs sont quelques fois leurs représentants et provoquent des réactions à distinguer du racisme.
L’antiracisme n’empêche pas la nécessité de rappeler à chacun et à tous que les comportements individuels doivent respecter les lois républicaines et éviter les agressions « rappées », obstacles à l’antiracisme ;
Le respect pour chacun est un droit qui se mérite.
Le colonialisme, un outil éculé.
Pour argumenter son engagement respectable, il se commet avec les anticolonialistes en mal d’arguments pour exprimer un antiracisme. La voie n’est pas bonne. Il n’y a plus de colonialistes en France et leurs descendants ne doivent se sentir ni concernés ni responsables, pas plus que lui qui n’en est pas la victime.
Ressasser un passé qu’aucun n’a connu donne l’essor à un racisme anti-blanc, une émanation transatlantique du moment qui ne nous concerne pas. Ces antiracistes et autres anticolonialistes se trompent d’histoire. Comme le Président Macron avec sa repentance univoque pour crime contre l’humanité à Alger.
Le colonialisme était une mauvaise méthode pour remédier au constat qu’énonçait maladroitement Léon Blum il y a un siècle, avec probablement des intentions humanistes ; « Nous admettons qu'il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu'on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d'attirer à elle les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation ». Il y avait dans la formulation les prémices d’un antiracisme que l’époque n’avait encore muri.
De cette période, on retiendra que le colonialisme qui a réussi, a attaché définitivement à la Nation colonisatrice les territoires conquis et leurs habitants qui aujourd’hui encore préfèrent conserver leurs liens.
Depuis, M Thuram, le colonialisme éteint et le racisme condamné ne doivent plus servir de prétextes aux apprentis sorciers qui jouent avec le feu comme l’artiste Black M et sa « …conne de France », protégé par Jack Lang qui « condamne les interdictions ».
Plutôt que d’entretenir des antagonismes anciens, mieux vaudrait les oublier. Rabâcher qu’« Il faut rappeler ces événements pour qu’ils ne se reproduisent pas » ne sert à rien. Qui envisage en France une campagne colonialiste ?
Lui qui sait chanter La Marseillaise, ne devrait-il pas l’apprendre à ses anciens coéquipiers, à Madame Taubira qui a su l’ignorer ou à Madame OBONO sans affinité avec l’hymne national ? Il expliquait que la chanter avant ses matchs, l’aidait. Il pourrait diffuser ce sentiment respectable auprès de ceux qui ne l’ont pas encore découvert. Donner l’exemple de ce qu’il convient de faire pour être en symbiose avec les autres n’est-il pas préférable plutôt que de raviver les plaies du passé ?
Qu’un effort de mémoire s’impose pour les événements récents dont les descendants proches ont hérité de la douleur des victimes, est d’une grande humanité. Les utiliser à des fins communautaristes pourrait finir par apprendre le racisme à ceux qui l’ignoraient.
Le racisme est une affection qui se soigne aussi de l’intérieur.