28 Octobre 2019
Le Président Macron et une énième représentation du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).
Avant de tirer des conclusions de ces conversations, nul doute que le Président se rappellera ce préambule.
Au XIVe s. le philosophe sociologue Ibn Khaldoun livrait son analyse de la nécessité pour les Arabes à se soumettre à la religion pour diriger. « La nature des Arabes les éloigne de l’art de gouverner. Ils n’y deviennent aptes que lorsque leur nature est transformée par la religion… (qui) leur permit de fonder leur gouvernement sur la Loi religieuse et ses prescriptions… » (Le Livre des Exemples).
Il prend soin d’expliquer comment ceux qu’il appelle les non-arabes, le sont devenus par adoption de leur lignage ; les maghrébins perdant alors leurs identités en leurs faisant croire qu’ils devenaient arabes.
Cette introduction pour comprendre que les musulmans gouvernent dans le cadre de la religion consubstantielle du pouvoir, que cet état s’est étendu à leurs conquêtes et que son acceptation vaut partout en terre d’islam. Ceux qui s’en éloignent, s’éloignent de la religion et il leur en est fait reproche de nombreuses manières.
D’où la déclaration de Jean-Michel Blanquer à propos du voile qui n’est « pas souhaitable dans notre société car contraire aux valeurs de l'égalité hommes-femmes », qui doit être considérée non pas comme un ostracisme religieux, mais comme un obstacle à ceux qui pensent s’affranchir de nos lois. L’islam en France deviendra l’islam de France quand la charia sera inféodée aux lois de la République que notre société moderne doit adapter. L’islam était ignoré en 1793 pour la naissance de « La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen » comme en 1905 lors de « La Déclaration de la séparation des Eglises et de l’Etat ».
Le président Macron (10/2019) semble vouloir s’y atteler prudemment quand il circonscrit le communautarisme à certaines situations ; « Le voile est utilisé dans certaines circonstances, certains quartiers, par certains, comme instrument de revendication et de séparatisme dans la République, qu'on appelle communautarisme ».
Peut-être conviendrait-il qu’il parcourt le rapport de l’ « ASSEMBLÉE NATIONALE … Rapport sur la question du port des signes religieux à l'école enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 4 décembre 2003. » qui éclaire la frilosité du CFCM, défenseur habile de sa religion, quand il renâcle à modifier un tant soit peu les pratiques de l’islam et qu’il dresse un quasi-réquisitoire à l’encontre des dirigeants français laxistes (déjà souligné).
Il y explique avec malignité une chose et son contraire, feignant la concordance vers une évolution attendue et campant juste après sur la position religieuse qu'il n'abandonnera finalement jamais. Le voile n’est imposé que par les extrémistes dit-il, mais il annonce aussi la menace de « troubles à l’ordre publique » que ferait courir une loi qui l’interdirait au motif que « c’est trop tard ». Extraits :
M. Dalil BOUBAKEUR : La communauté est divisée sur l'interprétation à donner aux textes ; les théologiens ne sont pas tous d'accord… Le Coran est donc indiscutable sur cette question. Toutefois...
M. Dalil BOUBAKEUR (ndlr qui tourne autour du pot): Cette recommandation se termine par la formule suivante : « Dieu est pardonneur et miséricordieux ». Cela ne fait donc pas partie des obligations habituelles du Coran …
M. Dalil BOUBAKEUR : Non. Parmi, les 70 péchés de l'islam aucun ne concerne le non-port du foulard.
M. Dalil BOUBAKEUR : Elle n'ira pas en enfer, c'est clair ! De nombreuses musulmanes ne portent pas le voile de par le monde…. Cela valait dans les pays musulmans, Turquie et Egypte. En Tunisie, il était interdit et au Maghreb, il se portait d'une façon atténuée ou pas du tout.
M. Dalil BOUBAKEUR : Bien sûr ! Je l'ai écrit, je me suis plaint de cette forme de vêtement ostentatoire. Après la révolution iranienne de 1980, le tchador est apparu et des écoles fondamentalistes l'ont repris pour des raisons politico-religieuses. C'est très clair…
M. Dalil BOUBAKEUR : Oui, M. le Président.
M. Dalil BOUBAKEUR : ... Depuis un siècle, toute la lutte de l'émancipation des femmes de l'islam tend à leur donner leur égalité par rapport aux hommes …Cette période a permis aux jeunes filles de s'instruire dans les écoles. Le mouvement a commencé en Turquie et en Iran, avant de se généraliser…C'est la modernité de l'islam qui est à l'œuvre … en laissant à part ces archaïsmes et ces traditions aussi frustrantes pour la femme que totalement injustes.
M. Dalil BOUBAKEUR : Même dans le Coran … le prophète de l'islam a très vite prêché la libération totale de la société de la Mecque ...
M. Dalil BOUBAKEUR : Le port du voile marque une réserve, c'est un signe d'enfermement. La raison majeure tient au comportement familial...
Une proposition de loi de M. Ernest Chenière et de M. François Grosdidier, dès 1996, proposait l'interdit des signes ostentatoires, exprimant manifestement une appartenance religieuse ou politique.
Cette loi n'est pas passée, alors même qu'à l'époque nous connaissions de gros problèmes. Oui, j'aurais souhaité que mes sœurs en islam entrent vivement et de tout cœur dans cet islam tolérant, libéral, moderne que j'essaie de prôner... Y sommes-nous prêts ? Hélas non !
Il y a dix, voire quinze ans, il aurait fallu prendre les premières mesures et ne pas attendre. Le Conseil d'Etat est resté ambigu dès 1989 ; la loi de M. Jospin s'est contentée de réglementer les conditions de l'enseignement…. Faire une loi, comme l'a indiqué M. le ministre Sarkozy, ce serait victimiser, montrer du doigt, créer des réactions des personnes intéressées, compliquer le problème par (*) des troubles à l'ordre public et donc accroître le sentiment d'appartenance communautariste et, par là même, le nombre des écoles confessionnelles. …
Je suis médecin et je crois la contagion bien avancée. Nous n'aurions pas les moyens de faire face à cette réalité que dans la communauté musulmane, le problème a fait son chemin. Hélas ! Nos fondamentalistes ont réussi à convaincre beaucoup de monde, non pas d'une lecture du coran comme celle que je vous ai faite, mais qu'il s'agit là d'un acte rituel important de l'islam. Le rapport de forces ne me serait pas favorable si je vous disais que, de tout cœur, je le souhaite.»
Faut-il le croire quand on sait que c’est le CFCM de Dalil Boubakeur qui s’est « … félicité de la victoire du droit » après la décision du Conseil Constitutionnel sur le burkini, de débouter les maires. Ce qui revient à prendre position en faveur du burkini au nom de l’islam en France. Peut-il être honnêtement contre le voile et pour le burkini ?
Autre exemple des résultats obtenus par Dalil Boubakeur, redoutable équilibriste communautaristes (qui s’en défend) entre les musulmans et les Institutions.
La circulaire du 13/04/2007 relative à la charte de laïcité dans les services publics mentionne que « Le fait, pour un agent public, de manifester ses convictions religieuses dans l’exercice de ses fonctions constitue un manquement à ses obligations. Mais la même circulaire précise qu’ils bénéficient d’autorisations d’absence pour participer à une fête religieuse dès lors qu’elles sont compatibles avec les nécessités de fonctionnement normal du service. » A noter que notre Président aurait certainement validé la circulaire, lui-même promoteur de cette idée pour les territoires ultra-marins.
Cet avantage obtenu pour les non chrétiens qui bénéficient depuis de jours supplémentaires de congés payés dans l’Administration., Dalil Boubakeur continue sa croisade pour élargir aux entreprises l’avantage obtenu.
Le 3/07/2013, question lui est posée par Le Parisien: Les musulmans de France devraient-ils, selon vous, bénéficier de jours fériés pour célébrer les grandes fêtes de l'islam?
« Des jours fériés, non, mais je souhaite une tolérance pour que les salariés musulmans puissent s'absenter et pouvoir partager en famille la fin du ramadan ou la Fête du sacrifice. Je suis favorable à ce que le CFCM informe le patronat sur les jours à accorder aux musulmans sans que ceux-ci ne soient sanctionnés. On peut envisager que le patron offre une journée à un collaborateur musulman comme une gratification, un encouragement au travail, cela contribuera au mieux-vivre ensemble. »
Quelques rappels suffisent à se demander au profit de qui seront les « mesures et les annonces » à venir.