23 Mars 2017
Les terroristes sunnites d’aujourd’hui ont copié ceux, chiites, du XI e siècle. Il y a mille ans déjà, le terrorisme était l’arme des Assassins reprise par ceux d’aujourd’hui qui ont adapté le processus original développé sous la domination d’Hassan as Sabbah à la fin du XIe siècle au Moyen-Orient, avec sa secte ismaélienne hashshashin (=> Assassins) de l’islam chiite. Les Assassins, comme les terroristes d’aujourd’hui, étaient d’abord soumis avant de devenir terroristes.
Le témoignage suivant permet de mesurer l’emprise du « chef » de la secte sur les adeptes entièrement soumis.
Afin de démontrer sa domination absolue sur ses membres, lors d’une rencontre avec le croisé Guillaume de TYR dans sa forteresse d’Alamut, Hassan as Sabbah appela deux « soumis » à qui il demanda de se jeter dans le vide depuis la muraille, ce qu'ils firent sur l’instant.
Le terrorisme d’Hassan as Sabbah consistait à utiliser des individus de la secte complètement subjugués pour assassiner publiquement des personnalités sunnites ennemies, mais pas seulement.
L’arme utilisée était généralement un poignard empoisonné. Le lieu et le moment étaient choisis pour provoquer un grand retentissement, fréquemment la mosquée et avec de nombreux témoins, lors de la prière du vendredi. Le mode opératoire et ses objectifs ont été théorisés par Hassan as Sabbah.
« Il ne suffit pas de tuer nos ennemis, nous ne sommes pas des meurtriers mais des exécuteurs, nous devons agir en public, pour l’exemple. Nous tuons un homme, nous en terrorisons cent mille. Cependant, il ne suffit pas d’exécuter et de terroriser, il faut aussi savoir mourir, car si en tuant nous décourageons nos ennemis d’entreprendre quoi que ce soit contre nous, en mourant de la façon la plus courageuse, nous forçons l’admiration de la foule. Et de cette foule, des hommes sortiront pour se joindre à nous. Mourir, est plus important que tuer. Nous tuons pour nous défendre, nous mourrons pour convertir ; pour conquérir. Conquérir est un but, se défendre n’est qu’un moyen. Vous n’êtes pas faits pour ce monde, mais pour l’autre. »
Ce sont les conditions des assassinats terroristes qui provoquent leur retentissement bien plus que la seule comptabilité macabres des victimes.
Chacun jugera de la vigueur actuelle de cette idéologie millénaire qui convainc un individu que la volonté de « l’autre » (le chef de la secte) est la sienne sans distinguer que « l’autre » ne se l’appliquerait pas à lui-même. L’autonomie intellectuelle des individus terroristes est annihilée.
Ce qui n’a pas changé.
Ce qui a changé.
Ce que les terroristes n’avaient pas envisagé.
Que serait devenue la porte d’Ishtar témoignage grandiose de la cité de Babylone si des archéologues allemands ne l’avaient pas rapportée au musée de Pergame à Berlin ?
Que serait devenu le témoignage unique de la stèle du code d’Hammourabi recueil des lois sumériennes érigées deux mille ans av JC si l’archéologue français J. de Morgan ne l’avait pas rapportée au musée du Louvre ?
Etc.